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Que reste-t-il à voir à Kosmostansia au Kazakhstan ?

Perchés à plus de 3300m d’altitude à la frontière entre le Kazakhstan et le Kirghizistan, se dressent Kosmostansia et le Tien Shan Astronomical Observatory. Véritables vestiges de la grande époque soviétique, ils sont aujourd’hui les symboles d’un programme spatial en reconstruction.

Passage obligé des astronomes présents dans la région, ce complexe se situe au dessus du Big Almaty Lake, à une trentaine de kilomètres de l’ancienne capitale kazakhe du même nom. Pour y accéder, nous sommes obligés de montrer patte blanche aux militaires postés à l’entrée du site.

Tien Shan Observatory au Kazakhstan

Première étape sur la route vers le sommet : le Tien Shan Astronomical Obersatory (TSAO), un ensemble de plusieurs grandes coupoles qui protègent un équipement vétuste. Au TSAO, on trouve un impressionnant radiotélescope et quelques télescopes plus petits, notamment deux Ritchey-Chrétien d’1m de diamètre dont le système de commande (optique Zeiss 1000) a été récemment rénové. Ces télescopes sont utilisés pour des recherches photométriques d’étoiles variables de la Voie Lactée, mais aussi pour la découverte d’exoplanètes. L’accès au site est règlementé et protégé d’un mur d’enceinte.

Tien Shan Observatory au Kazakhstan

Six kilomètres plus haut, au sommet du col Zhusaly-Kezen, se dresse Kosmostansia. Un vaste ensemble de bâtiments bancals et décrépis, un HLM et quelques véhicules abandonnés. Comme ailleurs au Kazakhstan, on a l’impression que le temps s’est arrêté. Pourtant, les deux sites sont encore en activité. « Tout fonctionne » nous rassure Vladimir, l’un des responsables du site qui nous offre la visite. On le croit sur parole.

La discussion avec notre guide du jour crée un petit attroupement. Il faut dire qu’ils sont encore nombreux à travailler dans ce perchoir scientifique. 45 personnes se relaient, toutes les deux semaines pour entretenir à bout de bras ce qu’il reste des installations.

Kosmostansia

Dès les premières minutes sur le site, de petites cabines colorés éparpillées tout autour du centre et sur les reliefs alentours intriguent. Ce que l’on prenait pour des mini stations météorologiques s’avèreront être en réalité des installations captant des rayonnements cosmiques.

Les scientifiques de Kosmostansia utilisent ces installations pour détecter les photons, neutrons et rayons Gamma venus de l’espace. Les données collectées sont ensuite envoyées au Russian Institute de Moscou pour pouvoir être traitées et interprétées. Grâce à un programme de contrôle à distance baptisé Radmin, les scientifiques de l’observatoire collaborent également avec d’autres instituts, allemands et chinois notamment.

Un observatoire, mais pour quoi faire ?

Si Vladimir est resté vague sur l’objet des recherches menées dans ce centre, on apprend que les équipes scientifiques étudient des objets du ciel profond, notamment les supernovas, et s’intéressent de prêt à l’origine du Big Bang. D’après Assylkhan Bibossinov, Directeur du FAI (Fesenkov Astrophysical Institute), les sujets d’observation ne manquent pas. « Les principaux domaines de recherche théorique comprennent la dynamique stellaire et l’astrophysique informatique, la mécanique céleste, l’étude des noyaux galactiques actifs basés sur la modélisation numérique, le développement de modèles cosmologiques de l’univers, l’étude de la formation et de l’évolution des structures dans l’univers, ainsi que la nature de la matière noire et de l’énergie noire. » explique Bibossinov.

Selon lui, « les astrophysiciens de nombreux pays du monde souhaitent avoir accès aux données fournies par les télescopes optiques du Kazakhstan et provenant des observatoires de Tien Shan et d’Assy-Turgen. Cela s’explique par le fait que les observatoires du Kazakhstan occupent une position géographique unique, comblant le décalage en longitude entre les bases d’observation en Europe et en Asie de l’Est, leur utilisation augmente l’efficacité de la surveillance des observations astronomiques. »

Quelques mètres plus loin, Vladimir nous montre fièrement un refuge. Car Kosmostansia c’est aussi un excellent point de chute pour les randonneurs désireux de se frotter aux montagnes alentour. Par delà ces montagnes, le Kazakhstan, grande terre du spatial, compte d’autres sites exceptionnels comme l’Assy Turgen Observatory ou le mondialement célèbre Cosmodrome de Baïkonour, berceau du spatial russe.

Dans les entrailles de Kosmostansia
L’ordinateur qui envoie les données aux chercheurs
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