Aérospatial 7 décembre 2018
La Chine part explorer la face cachée de la Lune
C’est une mission historique. Aujourd’hui, la Chine lancera un module spatial pour explorer la face cachée de la Lune. Aucune mission ne s’est jamais posée de ce côté-ci de notre satellite naturel.
Oubliez Mars. Qu’elles soient américaines, européennes ou asiatiques, la plupart des grandes puissances spatiales semblent avoir choisi la lune comme terrain de jeu. Depuis quelques années déjà, la Chine montre un réel intérêt pour notre satellite naturel et y multiplie les projets d’exploration.
Aujourd’hui, le lander Chang’e 4 est parti en direction de la Lune pour en explorer la face cachée. Contrairement à la face visible qui est relativement plane, la face cachée est nettement plus escarpée. La sonde va également faire face à des températures extrêmes, -173°C pendant la nuit lunaire et peuvent monter jusqu’à 127°C en journée.
En mai dernier, la Chine avait préparé le terrain en lançant le satellite relai Queqiao. Ce dernier est aujourd’hui en point de Lagrange 2, soit en position idéale pour assister la sonde dans son approche finale vers la lune.
Pourquoi explorer la face cachée de la Lune ?
Cette mission particulièrement technique et compliquée est l’occasion pour la Chine de continuer à renforcer son statut de nouvelle puissance spatiale. Jamais une sonde ne s’est aventurée sur cette face-ci de la Lune. Ce serait donc une première !
Ensuite, il faut savoir que la face cachée de la Lune est protégée des interférences magnétiques de la Terre. C’est un atout indéniable en matière d’observation spatiale. En effet, aussi puissants soient-ils, les télescopes terrestres ou placés en orbite autour de la Terre subissent de plein fouet les signaux produits par l’activité humaine et leurs résultats présenteront toujours le risque d’être pollués par des ondes. La Chine devrait donc, dans les prochaines années, déployer de puissants radiotélescopes sur la face cachée de la Lune pour développer l’observation spatiale.
A terme, les Chinois ont même pour ambition d’installer une base lunaire. Un défi nettement plus compliqué à mettre en œuvre mais qui permettrait au géant asiatique de revenir dans la course vers Mars.