Astronomie 13 mai 2018
Gaia dresse la plus grande carte céleste composée de 1,7 milliards d’étoiles
C’est la seconde publication de données pour la mission Gaia. Et les résultats sont astronomiques. La mission de cartographie du ciel de l’ESA a permis de dresser un catalogue riche de plus de 1,7 milliards d’objets célestes. Même lors d’une nuit noire, nous n’en verrons jamais plus de 3000 à l’œil nu.
La moisson est colossale. Lors de la première fournée en 2016, Gaia avait révélé un premier catalogue composé de « seulement » 2 millions d’objets, dont la distance et la vitesse de déplacement étaient connues.
Le satellite de l’ESA (agence spatiale européenne) a clairement passé la vitesse supérieure et révèle des détails sur notre galaxie qui nous étaient encore inconnus. Car la quasi-totalité de ces objets sont situés dans la Voie Lactée. Mais il n’y a pas que des étoiles, on compte par exemple 14 000 astéroïdes qui évoluent en ce moment dans notre système solaire. Il y a aussi environ 500 000 quasars, des galaxies très énergétiques qui comptent parmi les objets les plus lumineux de l’univers.
Ce nouveau catalogue liste, pour chacune de ces étoiles, la luminosité, la position exacte et la colorimétrie pour une bonne partie d’entre elles. Pour 1,3 milliards de ces objets, on connaît également la parallaxe (déplacement de la position apparente) et la vélocité céleste. Autrement dit, on sait désormais pour la plupart de ces étoiles, dans quelle direction elles se dirigent et à quelle vitesse.
Le satellite Gaia offre même une estimation de la température de surface pour près de 100 millions de ces objets et l’impact de la poussière interstellaire pour 87 millions d’entre eux. Bref, c’est une véritable mine d’information.
« Les données d’observation collectées par Gaia redéfinissent les bases mêmes de l’astronomie. Gaia est une mission ambitieuse qui dépend d’une importante collaboration humaine dont le but est de donner du sens à un volume très important de données hautement complexes. Cela démontre l’intérêt de mener des projets à long terme pour garantir des progrès en sciences et technologies spatiales, mais aussi pour implémenter toujours plus de missions scientifiques audacieuses dans les décennies à venir. » précise Günther Hasinger, Directeur Science à l’ESA.
Ces nouvelles données ont été collectées entre juillet 2014 et mai 2016. Etalé sur une durée de près de deux ans, cela donne tout de même un rendement de près de 30 objets par seconde !