Aérospatial 13 janvier 2017
Baptême de l’espace réussi pour Thomas Pesquet !
5 heures et 58 minutes, c’est le temps qu’a passé Thomas Pesquet dans l’espace. Cela fait déjà deux mois que l’astronaute français est à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS) et il a plongé aujourd’hui dans le grand bain. Accompagné de son collègue américain, ils ont accompli avec succès une mission de maintenance de la station.
C’est en compagnie de son collègue américain Shane Kimbrough (NASA) que l’astronaute français a effectué sa première sortie extra-véhiculaire (EVA). Sa mission ? Remplacer des batteries lithium-ion qui alimentent la station en énergie.
Lorsque la station navigue de jour, c’est-à-dire qu’elle passe entre la Terre et le Soleil, ce sont les 2500m² de panneaux solaires qui fournissent l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’ISS. Mais lorsque la station passe du côté nuit, les batteries prennent le relai. En décembre dernier, le cargo de ravitaillement japonais HTV a apporté ces six batteries à bord de la station. Le bras télescopique canadien, contrôlé depuis la Terre les a placées à l’extérieur de la coque. L’américain Shane Kimbrough et sa compatriote Peggy Whitson en ont ensuite installé trois en attendant que les trois dernières soient fixées par Thomas et Shane.
L’EVA a débuté à 12h30. Comme lors d’une plongée, les deux astronautes sont dans le sas et contrôlent chacun l’équipement de l’autre. Ils sont assistés par leurs deux collègues restés à bord du navire. Puis les plongeurs de l’espace deviennent alpinistes. Tout au long de leur sortie, leur scaphandre est attaché à la station pour éviter qu’ils ne dévient dans l’infini de l’espace.
Chaque batterie fait à peu près la taille d’un frigo et pèse plus de 200kg. Mais dans une situation de gravité nulle comme c’est le cas dans l’espace, ces batteries se manœuvrent à une main sans effort.
Dès les premières heures de l’EVA, Thomas Pesquet et Shane Kimbrough commencent très fort et effectuent leur mission plus rapidement que prévu. Ils évoluent alors avec 2 heures d’avance sur leur planning et en ont profité pour effectuer d’autres tâches : le remplacement d’une caméra et d’autres composants, et prise en photo de plusieurs pièces de la station pour raisons de maintenance.
Après un début d’EVA rapide, Thomas Pesquet semble lâcher un peu de lest et prend le temps de se reposer, ralentit les mouvements car il sent bien qu’il ne tiendra pas à ce rythme pendant six heures. Les deux astronautes s’alternent, c’est un vrai travail d’équipe. L’ensemble de la mission est suivie de très prêt par les équipes au sol. Depuis le centre spatial de Houston, l’astronaute italien Lucas Parmitano donne des instructions au Français. Toutes les 45 minutes, la station passe du jour à la nuit. Cela ne se voit pas, mais ils évoluent à une vitesse de 28 000km/h.
Puis c’est l’heure de retourner à bord de la station. Une fois avoir passé le sas, les deux astronautes se font rejoindre par Oleg et Peggy. Mais avant, l’américaine prendra de nombreuses photos de leurs gants pour vérifier qu’il n’y a pas de fissure. Même infimes, celles-ci pourraient avoir de lourdes conséquences. Leurs coéquipiers les aideront à retirer leurs scaphandres, une opération qui prendra à elle seule plusieurs minutes. Il faut d’abord dévisser le bloc jambe avant que Thomas ne s’extrait du scaphandre par dessous. Enfin, c’est la délivrance. Les deux astronautes ont le sourire, ils viennent d’accomplir leur mission, mais la fatigue se lit sur les visages et doit, on l’imagine, être extrême.
Pour revoir la sortie extra-véhiculaire de Thomas Pesquet dans son intégralité :