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Exposition « Météorites » : des cailloux de l’espace à portée de main

Elles fascinent autant qu’elles effrayent, les météorites sont des astres égarés qui croisent parfois le chemin de la Terre. Ces voyageurs de l’espace sont aussi des vestiges de temps anciens qui transportent avec eux des informations sur les origines du Système Solaire. Le Muséum national d’Histoire naturelle leur consacre une superbe exposition très complète, à admirer jusqu’au mois de juin.

La plupart des météorites qui croisent la Terre ne pèsent que quelques grammes et se désintègrent dans l’atmosphère. Mais chaque année, il en tombe sur Terre environ 5000 de moins de 1kg et 50 dont le poids peut atteindre 150kg. Mais la plus grosse météorite jamais retrouvée est la météorite de Hoba, tombée en Namibie il y a près de 80 000 ans. Avec plus de 60 tonnes, elle ne peut pas être déplacée et est devenue aujourd’hui un musée à ciel ouvert.

L’exposition proposée sous la Grande galerie de l’évolution trace l’origine des météorites, leur voyage dans l’espace et leur rencontre avec la Terre. Il est même autorisé de toucher ces astres venus des confins de l’univers.

Une météorite utilisée comme banc d’école

Lorsqu’elles rencontrent la Terre, les météorites créent bien souvent des situations incroyables. Parmi les histoires les plus folles, celle de l’américaine Ann Elizabeth Hodges qui, le 30 novembre 1954, a reçu un morceau de météorite sur la hanche. La roche avait d’abord perforé le toit de sa voiture avant de rebondir sur le poste radio et percuter la pauvre femme alors qu’elle dormait.

Ann Elizabeth Hodges touchée par une météorite © MNHN
Ann Elizabeth Hodges touchée par une météorite © MNHN

La dernière chute de météorite détectée en France date de 2011 à Draveil, où un échantillon de 66g a été découvert sur le toit d’une maison. Ce n’est qu’à partir de 1803 que les Hommes réalisent que certaines roches sur Terre pourraient venir de l’espace. Celles-ci vont par la suite être reconnues comme des objets scientifiques. Avant cette date, les Hommes utilisaient ces cailloux de l’espace pour comme forge à outils, arme ou même banc d’école.

Des impacts rares mais violents

Dans la seconde pièce, on s’intéresse à l’impact de ces météorites et les dégâts qu’elles peuvent causer sur Terre. La plupart finissent leur course dans l’océan, mais lorsqu’elles touchent la terre ferme à une vitesse de 70 000km/h en moyenne, la collision est violente. A titre d’exemple, une météorite de 5km va former un cratère de 100km !

Nous avons tous entendu parlé du fait qu’une météorite géante aurait entrainé l’extinction des dinosaures. Dans un témoignage drôle et très sympa, un T-Rex vient expliquer que les grandes extinctions de masse ne sont pas toujours liées à un impact d’astéroïde. Cela est certes parfois le cas, mais pour la grande extinction Crétacé-Tertiaire, des phénomènes de volcanisme ont aussi joué un rôle important dans la disparition des dinosaures.

La salle de ciné de l'exposition © Astronova
La salle de ciné de l’exposition © Astronova

La météorite de Tchéliabinsk, dont la chute a été filmée par de nombreux amateurs, est l’un des derniers grands impacts observés sur Terre. Le souffle de la météorite avait d’ailleurs causé d’importants dégâts à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde.

Une vidéo montre comment se forment les météorites : collisions et parfois même agrégations pour créer des planètes. On en apprend aussi davantage sur leur composition interne, souvent faite métal et de chondres, sortes de petites billes de roche.

Quelques créations artistiques viennent compléter la collection de météorites avant que la visite ne se termine sur une ultime vidéo présentant le quotidien des chercheurs de météorites dans le désert d’Atacama au Chili. Passionnant. Et pour ceux qui n’en ont pas assez, le billet d’entrée donne accès à la Grande Galerie de l’Evolution, véritable temple de la science.

Les plus belles météorites de l’expo

Esquel : trouvée en Argentine en 1951, elle est encore considérée comme l’une des plus belles météorites au monde. Ses couleurs exceptionnelles sont issus de grains d’olivine.

Orgueil : trouvée en France en 1864, elle est très probablement issue d’une comète et sa composition, proche de celle du Soleil, est riche en matière organique

Charcas : trouvée au Mexique en 1804, elle pèse près d’une tonne et avait pour réputation de pouvoir remédier à l’infertilité à ceux qui la touchaient

Gibeon : fragment de noyau d’astéroïde découvert en Namibie en 1836, où les peuples locaux l’utilisaient pour façonner leurs outils

Krasnoïarsk : météorite mixte en pallasite tombée en Russie en 1749. Forme décharnée

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2 Comments

  • by José Perritaz
    Posted 29 juin 2018 18 h 52 min 0Likes

    Bonjour,
    Les météorites peuvent donc créer des cratères d’impact. En cliquant sur le lien ci-dessous, et en prenant du recul, on voit ce qui ressemble à un cratère de 6 Km de large. Il n’est cependant pas répertorié comme tel, et pourrait n’être « que » le fait du plissement alpin. Mais comment être sûr qu’il ne s’agit pas d’un cratère d’impact, ayant peut-être précédé le plissement alpin?

    • by Rob
      Posted 19 août 2018 20 h 45 min 0Likes

      Bonjour José,

      Merci pour votre message. Effectivement, lorsque l’on regarde la vue satellite de la zone que vous indiquez, on observe clairement une forme circulaire marquée par les différences de zones boisées et non boisées. Mais lorsque l’on passe en vue relief (altitude), la partie nord de la zone semble nettement moins élevée que le reste. Par ailleurs, sur la vue relief, on observe une bande montagneuse qui remonte au centre de la zone, il est très peu probable qu’un impact ait pu créer un tel relief.

      Nous avons interrogé sur le sujet Pierre Rochette, géologue et physicien du CNRS. Il nous a expliqué que dans les massifs préalpins, formés de plissements de roches calcaires et marneuses, l’érosion va former toutes sortes de géométries en fonction du plissement (anticlinal, synclinal) avec le plus souvent un certain allongement (cas de la forêt de Saou). Dans le cas de deux plissements successifs se croisant à 90 degrés (phénomène courant dans le sud des Alpes), ou peut obtenir des structures circulaires comme la montagne de Céüse. Même avec un seul plissement, des complications profondes peuvent interagir et créer des plissements circulaires.

      Donc la structure suisse repérée est très probablement le résultat de la tectonique. Un bon test est de voir si les couches penchent vers l’intérieur de la structure ou vers l’extérieur. Si c’est vers l’intérieur (cas de Céüse) cela ne peut pas être un cratère. Le mieux est de se procurer la carte géologique pour le vérifier. L’opération consiste à voir si les roches au centre sont plus récentes ou plus anciennes, ce qui témoignerait de la présence d’un cratère. Cependant il existe aussi des structures tectoniques dont les roches au centre sont plus anciennes, dans le cas d’un dôme anticlinal.

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