Aérospatial 23 juin 2019
Les incontournables du Paris Air Show 2019 côté spatial
Le Paris Air Show est la grand messe de l’aéronautique et du spatial. Si cet événement est avant tout le rendez-vous des férus d’aviation, il a laissé cette année encore la part belle au spatial. Tour d’horizon des quelques incontournables de cette édition.
Tous les deux ans, le monde de l’aérien se retrouve près de Paris pour un événement aussi immense qu’attendu. Celui que l’on appelait autrefois Salon du Bourget, a vu son nom modifié pour sonner plus international. Quel bonheur de se balader dans les méandres des différents stands, de prendre son temps au hall Concorde, de croiser de temps en temps un astronaute (vrai ou faux) et bien entendu, de lever les yeux au ciel lors des phases de vol libre.
Modernité oblige, les stands de VR ont pullulé cette année. Les applications sont diverses et outre les simulateurs de vol, on a même la possibilité de se mettre dans les bottes d’astronautes et s’imaginer flotter dans l’espace.
Les fusées amateurs de Copsub
Copsub, pour Copenhagen Suborbital, est un projet un peu fou mené par une cinquantaine de bénévoles. Créée en 2008, Copsub fabrique ses lanceurs au Danemark et les fait décoller depuis une plateforme au large de la Mer Baltique.
Tout commence par un premier test. On envoie une première fusée à quelques centaines de mètres, puis une deuxième un peu plus haut et on se rend compte que c’est faisable. Copsub a déjà réalisé plusieurs essais de conception d’un moteur de fusée utilisant l’éthanol et de l’oxygène liquide en guise de carburant. Le module habitable a encore quelques airs de « la soucoupe et le perroquet » mais les premiers résultats de Cobsub sont prometteurs.
Avec leur lanceur Nexo II mesurant un peu plus de 4m de haut, ils ont pu atteindre 15km d’altitude ! Certes, on est encore un peu loin de la limite de Karman qui marque le début de l’espace à 100km d’altitude. D’ailleurs, Karman, c’est cet objectif que s’est fixé l’ambitieuse équipe de Copsub qui souhaite envoyer un homme dans l’espace d’ici 5 ans.
Et à un coût minime : seulement 1 million d’euros, soit 100 fois moins que le coût d’un lancement classique.
On se pose beaucoup de questions en arrivant sur ce stand : qui finance ces opérations ? que valent vraiment ces fusées ? Ce genre de démarche, malgré ses bonnes volontés frôle parfois avec l’utopie. Mais la longévité et les premiers succès de ce projet sont la preuve que l’espace n’est plus la chasse gardée des agences spatiales, il devient de plus en plus accessible.
Assister à une conférence de Thomas Pesquet
Cette année, le programme de Thomas Pesquet au Paris Air Show était chargé et l’astronaute français y tenait des conférences presque tous les jours de la semaine. Ce vendredi il a par exemple parlé en compagnie du navigateur François Gabart dans le Hall Concorde puis lors d’une deuxième conférence sur le stand extérieur de l’ESA. Les deux hommes ont en commun un parcours d’explorateur en milieu hostile et ont partagé leurs expériences en répondant aux questions du public. Un public qui n’avait semble-t-il pas remarqué qu’une autre astronaute, en la personne de Claudie Haigneré, se tenait au milieu de la foule à écouter.
Bien qu’un peu formatées et toujours très lisses, les prises de parole de Thomas Pesquet en public sont toujours réellement inspirantes. A chaque fois, on en récupère quelques détails de son quotidien d’astronaute et des anecdotes passionnantes sur ses conditions de vie à bord de l’ISS.
Stand du CNES : le passage obligé
Ici, l’agence spatiale française y défend ses projets et ses découvertes. Retour en images et en maquettes sur la mission Rosetta évidemment, mais aussi sur les satellites d’observation de la Terre du CNES. On y découvre ainsi l’ensemble des paramètres climatiques observés depuis l’espace, notamment ceux liés au réchauffement climatique et aux différentes pollutions.
Mais la mission du CNES va plus loin puisque l’agence spatiale française contribue à apporter des solutions dans les domaines de la santé, des transports, de la sécurité ou de la gestion des ressources.
Une partie du stand est consacrée à Ariane 6, le lanceur européen nouvelle génération. Son principal atout par rapport à Ariane 5 : son coût de lancement. C’est la future arme de l’Europe pour contrer SpaceX et les nouveaux entrants low cost. Mais le CNES va plus loin et planche déjà sur la version d’après : ArianeNext. Les agences spatiales et industriels se livrent actuellement une course effrénée pour innover et réduire les coûts au minimum.
A quelques mètres derrière le stand, trônent deux lanceurs Ariane 1 et 5, visibles depuis l’entrée et qui agissent comme un amant. Passer sous le moteur Vulcain d’Ariane 5 est toujours aussi impressionnant…
Retourner en enfance au stand Lego
Nous pourrions logiquement nous questionner sur la présence de Lego sur un salon dédié à l’aéronautique, tant le monde des jouets en briques de plastique et celui des industriels de l’aviation semblent distants. C’est sans compter sur la créativité de la marque danoise qui y présente une superbe collection de constructions liées à l’espace. Outre la célèbre Saturn 5, on note quelques belles pièces comme le module lunaire Apollo 11 ou une base de lancement spatiale. A l’extérieur, un vaisseau Star Wars a été recréé « grandeur nature » d’où s’échappe une fumée, elle, bien réelle.