Astronomie 14 décembre 2016
Un mystérieux flash vingt fois plus lumineux que la Voie Lactée questionne les scientifiques
Cela a commencé comme un énorme flash dans le ciel, repéré pour la première fois en 2015. A l’époque, les scientifiques s’accordaient à dire qu’il s’agissait d’une supernova, phase de mort d’une étoile qui compte parmi les phénomènes les plus lumineux de l’univers. Mais de nouvelles observations contraignent les scientifiques à revoir leur jugement. L’objet baptisé ASASSN-15lh pourrait être une étoile engloutie par un trou noir.
Tout commence en 2015 lorsque les astronomes observent un flash très puissant émanant d’une zone située entre les constellations australes du Toucan et du Paon, invisible dans notre hémisphère donc. La source de lumière s’appelle ASASSN-15lh et est située à environ 3,82 milliards d’années-lumières de la Terre. Très rapidement, les astronomes décrivent l’évènement comme la supernova la plus puissante de l’univers. Il faut dire que la luminosité de l’objet en question est exceptionnelle. Elle équivaut à 570 milliards de fois celle du Soleil et plus de 20 fois celle de l’ensemble des étoiles de la Voie Lactée !
Pour en savoir plus sur cet objet hors du commun, une équipe composée du centre danois Dark Cosmology Center et du Weizmann Institute of Science en Israël a observé cette lumière pendant près d’un an. Grâce aux résultats apportés par des téléscopes situés au sol et dans l’espace, les scientifiques émettent maintenant une nouvelle hypothèse. Selon leurs conclusions, cette forte lumière serait due à une étoile, de la taille du Soleil, qui se serait approchée imprudement d’un trou noir avant de se faire engloutir.
Pour pouvoir attirer vers lui une étoile de cette manière et créer une telle énergie, le trou noir doit avoir une force gravitationnelle colossale. Cela implique qu’il doit tourner sur lui-même à une vitesse très importante et cette spécificité fait de lui ce que l’on appelle un trou noir de Kerr-Newman. Les forces gravitationnelles colossales de ce trou noir supermassif ont attiré l’étoile qui se serait dangereusement approché de lui et l’aurait déchiquetée. Ce scénario, appelé plus couramment perturbation de marée (ou « tidal disruption » en anglais) n’a été observé qu’une dizaine de fois par le passé.