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Constellations de satellites : attention, danger

Il y a quelques jours, la société DirecTV a entamé une manoeuvre de désorbitation de l’un de ses satellites de télécommunication qui menaçait d’exploser. L’engin de 4 tonnes aurait semble-t-il subi une anomalie de batterie. Mais cet incident est le symptôme d’un mal plus profond qui touche un marché en pleine controverse.

Les satellites de télécommunication, sont désormais envoyés par grappes, pour former ce que l’on appelle des constellations. Mais ces dernières, qui compteront bientôt plusieurs dizaines de milliers de satellites, deviennent une menace pour l’Homme.

Poussés par une consommation frénétique de vidéo à la demande et par l’émergence des nanosats, le marché de satellites de télécommunication vit depuis quelques années un vrai bouleversement. Finis les satellites isolés et responsables d’une seule tâche, les satellites travaillent désormais à plusieurs, en constellations. Mais comment fonctionnent-elles et à quoi servent-elles ? 

Dans une constellation, chaque satellite couvre une certaine partie de la Terre, et à plusieurs, ils permettent un affichage plus précis ou un envoi de signal plus puissant. Dans le cas des satellites de télécommunication, l’idée consiste à créer un réseau capable de relier n’importe quel point du globe à Internet et ce, à une vitesse proche de celle fournie par la fibre optique. Les géants du numériques se sont donc lancés depuis quelques années dans une véritable course au déploiement. Le but ? Etre les premiers à créer le réseau le plus complet et puissant possible. 

La société américaine OneWeb devrait avoir mis en orbite plus de 600 satellites d’ici 2022. Kuiper (Amazon) prévoit la mise en orbite de plus de 3200 satellites. Et Starlink (SpaceX) est en train d’en déployer 12 000 d’ici 2025 et devrait recevoir sous peu les autorisations pour en déployer 30 000 de plus, soit une méga constellation de 42 000 satellites ! A titre de comparaison, on ne compte aujourd’hui « que » 2500 satellites actifs en orbite terrestre et pourtant, l’espace est déjà bien pollué.

Lancement SpaceX en vue de la mise en orbite de satellites du réseau Starlink

Un accroissement de la pollution spatiale

Qui dit plus de satellites, dit plus de débris spatiaux. En effet, chaque satellite envoyé dans l’espace représente un risque. Si l’un d’entre eux tombe en panne et devient incontrôlable, il pourrait un jour percuter un autre satellite, créant ainsi une des milliers de débris, qui représentent à leur tour un danger.

La pollution est aussi lumineuse et touche notamment les astronomes. Il est aujourd’hui devenu assez courant de croiser un satellite lors d’une séance d’observation. Ce sont ces petits points blanc qui traversent le ciel à vitesse constante. Mais plus l’espace se remplit de satellites, plus le ciel nocturne se transformera en un ballet ininterrompu de guirlandes.

Cohorte de satellites Starlink © Marco Langbroek

Par ailleurs, comme n’importe quel engin spatial, les satellites ont tendance à réfléchir la lumière du Soleil. Si cette réflexion permet de repérer les satellites, elle a aussi pour conséquence de détériorer les lentilles d’observation disséminées aux quatre coins du globe, que ce soit dans les observatoires ou les télescopes amateurs.

Saturation de l’orbite basse : un enjeu géopolitique

Mais au-delà de considérations environnementales se cache un véritable enjeu politique. Les satellites de télécommunication de SpaceX sont placés à une altitude bien plus basse que pour les autres opérateurs. Les satellites de Starlink circulent entre 550km et 7500km d’altitude, contre 36 000 km en moyenne. En saturant l’orbite basse, ces sociétés, pour la plupart américaines, privent les autres pays de place pour déployer leurs propres satellites et permettent ainsi à leur état d’avoir indirectement la main mise sur cette partie de l’espace hautement stratégique. Faute d’espace, les prochains acteurs à se lancer sur le marché devraient être contraint de placer leurs satellites plus haut, ce qui leur couterait aussi plus cher.

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