Aérospatial 31 décembre 2017
La Russie reprend finalement contact avec Angosat-1, le premier satellite angolais
Le balbutiant spatial angolais s’est fait quelques sueurs froides. Pendant de très longues heures, la Russie a perdu tout contact avec le satellite qu’elle a lancé plus tôt cette semaine. Mais l’histoire se fini bien puisque le contact avec Angosat-1 vient tout juste d’être rétabli.
Angosat-1, le tout premier satellite de ce pays d’Afrique, avait été lancé par la Russie mardi dernier à partir d’un lanceur ukrainien Zenit-2SB depuis la base russe de Baïkonour. Après quelques heures de fonctionnement normal et alors que le satellite était en route vers son orbite géostationnaire, les contrôleurs au sol ont subitement cessé de recevoir les données de télémétrie.
La reprise de contact avec Angosat-1 a été officialisée hier par RSC Energia (industriel spatial russe) et Roscosmos (agence spatiale russe) qui n’ont pour l’heure pas d’explication claire sur la source du problème. Mais il semblerait que la communication ait cessé à cause du non alignement des panneaux solaires qui a conduit les batteries à se décharger.
La Russe évite ainsi un échec qui aurait pu porter un coup dur à son industrie spatiale, déjà entachée par plusieurs échecs successifs. Il y a un mois à peine, la Russie avait perdu le satellite Meteor à cause d’une erreur de calcul.
Angosat-1, un projet à 280 millions de dollars
L’Angola a fait appel à la Russie pour le lancement de leur premier satellite. Depuis quelques années, la Russie s’oriente davantage vers les pays émergents en proposant un accès bon marché à l’espace. Le contrat, d’un montant total de 280 millions de dollars, vendu par la Russie à l’Angola comprend le satellite, son lancement et les infrastructures au sol construites non loin de Luanda, la capitale du pays.
Pour l’occasion, une cinquantaine d’ingénieurs angolais ont été formés en Russie, en Chine, au Japon et au Brésil avant de rejoindre leur centre de contrôle flambant neuf de Luanda. Le rôle de ces équipes va maintenant être d’opérer le satellite et maximiser son utilisation au sol : communication, accès à internet et radio-télévision. L’Angola espère aussi commercialiser l’utilisation des données collectées à ses pays voisins couverts eux-aussi par le spectre du satellite. Enfin, ce lancement est aussi et surtout le point de départ d’un programme spatial autonome. Ce pays a l’avantage d’être situé non loin de l’équateur, un emplacement stratégique pour envoyer des fusées dans l’espace puisque cela coût beaucoup moins cher en carburant. En effet, la vitesse de rotation à l’équateur est élevée, beaucoup plus qu’aux pôles où elle est nulle. Donc à son lancement, la fusée profite déjà d’une certaine vitesse.
Grâce à ce lancement, l’Angola rejoint le club très fermé des pays africains à disposer de leur propre satellite : Afrique du Sud (6 satellites), Egypte (5), Nigeria (6), Algérie (6) et Maroc (1).